Manifiesto de la Revolución Administrativa: Viva la Regulación

 

La vérité sur votre parcours étudiant que vos parents ne veulent pas entendre

Vous avez traversé des années d'études ardues, survécu à des stages où l'on vous confiait simultanément trois gammes de produits, la gestion d'un sous-traitant bangladais et l'agenda surchargé de votre maître de stage, le tout pour une gratification inférieure au pourboire d'un groom d'hôtel Formule 1.


Vous avez survécu aux repas du resto U, ces expériences gustatives si fades que même les rats préféraient se faire livrer par Uber Eats. Vous avez enduré les cours approximatifs de profs aussi fossilisés que leur programme, récitant leur catéchisme marxisto-lénino-soporifique avec la précision d’un coucou soviétique en fin de batterie. On aurait dit qu’ils avaient trouvé une faille spatio-temporelle : bloqués en 1968, un mégaphone imaginaire à la main, persuadés que l’insurrection étudiante commencerait juste avant les partiels.


Mais après quelques galères, vous avez fini par dégoter un job. Pas exactement le job de vos rêves, sauf si vos rêves ressemblent à une nouvelle de Kafka. Vous auriez bien ramené ce job aux objets trouvés, mais manque de bol, c’est vous qu’on a trouvé, et c’est vous qui devez le garder. 

 

Travaillez plus pour gagner moins : le miracle du salariat français

Vous êtes maintenant un bourreau de la productivité : un hamster dans une roue infinie. Sauf que votre roue est remplie de réunions interminables auxquelles vous ne comprenez rien et surtout pas la raison pour laquelle on vous a invités. Vous subissez des heures de PowerPoints létaux ânonnés d'une voix monocorde par des intervenants dépressifs au charisme de crêpe réchauffée. 
 

On vous impose des deadlines absurdes du genre : “Déployer le logiciel de comptabilité worldwide en 24H comme l'a promis le vendeur à la direction et surtout céder à tous les caprices de stars des consultants surpayés qui arrivent à 10h et qui repartent à 15h30, parce qu'ils veulent passer au duty-free avant de monter dans l'avion”.   
  

Vous travaillez plus que jamais, mais pour quel résultat ? Un salaire qui disparaît aussi vite que la patience d’un passager qui apprend que son train est annulé pour cause de mouvement social, la veille de son départ en vacances. 


Un salaire grignoté par des prélèvements, des retenues à la source, des taxes, des cotisations, et un tas de trucs tellement obscurs que votre comptable pense que c'est vous qui les inventez. Et tout ça, pour quoi ? Une poignée de tickets-resto pathétiques tout juste suffisant pour payer un Double Whopper (sans frites) et un téléphone de service qui sonne chaque samedi soir pour préparer (en urgence, forcément) le rapport "indispensable" pour le CODIR du lundi matin.


Mais rassurez-vous, il y a des compensations : les vacances, la vie de famille, les petits bonheurs simples. Enfin, en théorie. Parce qu’en pratique, vous n’avez pas droit aux chèques vacances (ceux que vous financez allègrement pour tout le monde sauf vous) et la crèche municipale rejette votre dossier avec la délicatesse d’un refus bancaire : quotient familial non conforme. Et comme dans votre couple, les deux travaillent, vous passez après ceux où un seul bosse. C’est ça, l’équité moderne : plus tu rames, plus on t’explique que t’avais qu’à rester sur la berge.

 

La rente réglementaire pour les nuls éveillés en réunion


Mais attendez. Non. Reposez cette boîte de barbituriques et refermez le pot de Nutella, personne ne mérite ça, pas même vous. Tout n’est pas perdu. Au contraire. Vous pouvez retourner la situation à votre avantage, sans changer de coiffure, ni même de navigateur par défaut.


Et si je vous disais qu’il existe une solution sans risque, sans investissement, sans autre effort que de savoir rester éveillé pendant une réunion de deux heures sur la gouvernance des indicateurs qualité ? Une méthode pour gagner de l’argent sans vraiment travailler, sans vous faire dévorer par les impôts, et mieux encore : en surfant avec grâce sur ceux des autres ?


Oui, vous avez bien entendu. Pas de miracle, pas de dropshipping en slip, pas de NFT en forme de kiwi. Juste un système parfaitement légal, étonnamment discret, et honteusement rentable : ponctionner l’argent public avec élégance et méthode, en suivant un secret jalousement gardé par une caste de privilégiés trop polis pour en parler. 


Ce secret, le voilà : pour commencer à générer de vrais revenus passifs, il vous suffit de monter votre propre structure administrative indépendante. Une haute autorité, un organisme de régulation, un comité consultatif. Peu importe le nom ou la mission. Ce qui compte, c’est que ça sonne sérieux, que personne ne comprenne ce que vous faites, et que votre budget soit reconduit tous les ans sans débat.

 

L’art de réguler l’inexistant (et d’en tirer un revenu stable)

Ce ne sont pas des organisations révolutionnaires qui luttent pour un monde meilleur (quoiqu’elles en aient l’air). Ce sont des machines à cash déguisées en conseils et comités où l’on régule tout et n’importe quoi. Des structures sans produit, sans client, sans efficacité, mais avec un budget pérenne indexé sur la ressource la plus abondante du pays : l’impôt !


Dans le livre, je vous explique la méthode pas à pas. Je vous montre comment dérouler votre plan : comment inventer un besoin là où il n’existait même pas, créer des règlements, des directives, des chartes de bonnes intentions sur des sujets que personne n’a jamais pensé à réglementer.


Par exemple : pourquoi ne pas fonder un Conseil National de la Normalisation des Chaussures à Talons ? Ou une Commission d’Étude pour l’Uniformisation des Recettes de Soupe ? Qui osera dire que ce n’est pas un enjeu majeur de société ?


Le plus beau dans tout ça : vous n’avez même pas besoin de justification. Il suffit d’avoir l’air sérieux. 


Mais attention, ce n’est pas que de la rigolade. On ne se lance pas à l'aveugle dans l’art de l’absurde bien organisé, l’art de l’inutile institutionnalisé, l’art noble et millénaire de la régulation à but lucratif. Il vous faudra suivre une méthode aussi rigoureuse et réfléchie que la politique budgétaire du pays (avec je l'espère pour vour des résultats moins calamiteux).

Et si vous vous lanciez dans la création de votre propre autorité de régulation ? Projetez-vous ! Vous bâtirez un écosystème où l'inaction sera non seulement tolérée, mais érigée en doctrine stratégique. Où chaque report de décision deviendra un gage de prudence, chaque comité supplémentaire une preuve de rigueur méthodologique.

Au bout du compte, vous toucherez un revenu confortable sans quitter votre fauteuil ergonomique, tout en jouissant du respect craintif réservé aux grands régulateurs de ce monde. Car qui a dit qu'il fallait suer pour prospérer ? Certainement pas les membres du Comité Consultatif de l'Équilibre Effort/Rente que vous présiderez bientôt — et dont vous serez, accessoirement, l'unique membre actif.


Viva la Regulación !

El Presidente Alex